Rose Roassim

bonne année mondoblogueurs

Pour un nouvelle année, l’on souhaite toujours le meilleur à sa famille. C’est le voeux que je formule ici à toute la famille de la plate-forme ainsi qu’à l’équipe choc de Ziad. Que chacun de nous combattent le bon combat. Je crois au talent de chacun et je nous souhaite d’avoir le courage de le mettre au service de tous. Peace and love for 2015aa29e3c2ad7da513559960fd7d87f1ba


Dieu a-t-il oublié le Tchad ?

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Dieu a-t-il oublié de bénir le Tchad? Le Tchad ne fait-il pas partie des nations qui méritent mieux?

Comment comprendre toute cette souffrance que chaque Tchadien ressent simplement parce qu’il est né dans un pays dirigé par des hommes sans scrupule.

Dormir sous un toit est hypothétique parce qu’on peut décider à tout moment de faire déguerpir sans raison des milliers de famille sans compensation ni mesure alternative.

Aller à l’école est aussi problématique parce que si ce ne sont pas les enseignants qui sont en grève, ce sont les étudiants qui font des casses.

Se faire soigner est un véritable luxe que seuls 10 % des Tchadiens peuvent se permettre.

L’électricité est un autre débat. Beaucoup font de leur mieux pour se procurer des groupes électrogènes. Malheureusement, avec la pénurie artificielle de carburant dans le pays, l’on préfère se priver du courant que de mourir de faim

L’eau potable est une denrée rare.

Sans oublier l’injustice. Les plus forts écrasent les plus faibles sans s’inquiéter et pourtant, les dirigeants font la pluie et le beau temps


Tchad, terrorisme social et prise en otage des populations sans demande de rançon.

S’il existe un pays extraordinaire, c’est bien le Tchad. S’il existe des comportements extraordinaires, et bien, je confirme. au Tchad, il y a du tout. Il existe une forme de terrorisme hors norme. c’est un terrorisme qui surpasse les violences physiques que les gens peuvent ressentir. Les tchadiens lamba survivent chaque jour sous une forme d’outrance oppression sociale. tenez, au Tchad, tout le monde peut instaurer sa loi, sauf l’Etat. Commerce, emploi, logement, justice, économie, tout est une affaire d’individu. Rien ne se fait selon les règle dans ce pays. Un individu peut décider de se garer en pleine circulation sur une grande voie, empêchant ainsi  la circulation aux autres sans s’inquiéter. ou bien, il peut se garer devant une entrée principale d’un immeuble de service publique ou privée aux damnes des autres usagers. Il y a des tchadiens qui peuvent se lever un matin et venir vous renvoyer de votre logement pour le revendre ensuite aux étrangers sans remord. D’autres,vous escroqueront des centaines de milles pour vous intégrer à la  fonction publique.

Au Tchad, tu peux passer 10 ans en prison simplement parce qu’un individu le veut. il porte plainte et on te prends de chez toi pour te mettre en prison sans procédure aucune.

Tu pars à l’hôpital mais si tu n’es pas du « sang royal » c’est à peine si on fait attention à toi. tu peux mourir d’une grippe au Tchad et personne ne sera inquiété.

Commerçant, tu peux décider d’augmenter les prix de tes produits selon ton humeur et passer le mot aux autres. personne ne pourra rien te faire, car, tu es de la mouvance terroriste qui a pris le Tchad en otage.

Comment comprendre que dans un pays de Droit, des individu puissent décider de la façon dont toute une population doit vivre?

comment comprendre qu’une population toute entière ne puisse rien contre une poignet d’homme mal intentionnée qui la maintien dans un étatDeby de mendicité?

Comment comprendre que cette minorité prenne en otage la population tchadienne entière sans même un délai pour le versement d’une rançon?

Les tchadiens sont fatigués alors Si Déby, qui s’évertue à soigner son image sur le plan international est vraiment sérieux, qu’il libère d’abord les tchadiens de cette injustice sociale.


« La ville de Doba, capitale de la région productrice de l’Or noir du Tchad est un gros village »

une rue de la ville de Doba. (ph Beg)
une rue de la ville de Doba. (ph Beg)

Malgré quelques constructions et aménagement faits grâce au 5% des revenus pétroliers, Doba peine à s’urbaniser. Pour les populations de cette ville, la commune ne fait rien pour urbaniser la ville. Le premier Magistrat de cette ville estime pour sa part que, c’est le refus de prendre conscience des ressortissants de cette région qui fait dormir sa ville dans une torpeur.

Le processus de décentralisation enclenché au Tchad depuis plus de 3 ans peine à encrer dans les esprits et les faits. Mauvaise compréhension, refus d’appliquer les textes, chacun trouve une raison pour expliquer la lenteur avec laquelle ce processus s’installe. Pour les populations, ils sont dans le noir et estime qu’il n’ ya pas eu un travail de sensibilisation préalable. Le Maire de la ville de Doba, Lamlegart Ngarsbey, explique : « Le processus est en cours mais il est mal compris puisque les lois ne sont pas mises en application parce qu’il n’a pas eu de décret  d’application. Pour exemple, Les lois 11 et 12 prévoient  que l’Etat verse une partie des ressources après que le conseil municipal ait voté le budget de la commune. Malheureusement, dans la réalité, les choses sont beaucoup plus compliquées. Les patentes ne sont rarement reversées à la commune et l’Etat ne verse pas sa part du budget pour le fonctionnement de la commune. Malgré cela, les services de contrôle de l’Etat n’hésitent pas à venir fouiner chez nous ».

En effet, la non application des textes n’est pas le seul frein à la bonne marche de la décentralisation dans la sonne productrice du pétrole, il y a aussi la mauvaise compréhension de l’adversité politique qui pose problème dans cette région. Selon le Maire, les membres des partis politiques se comportent comme des ennemis, oubliant qu’ils ont pour priorité l’intérêt des populations. « C’est la guéguerre entre les partis politiques à Doba. Au lieu que les hommes politiques voient l’intérêt des populations, ils s’acharnent les uns sur les autres, empêchant ainsi toute avancée positive. Ce qui est très triste lorsque l’on sait que des ressortissants très hauts placés désapprouvent des projets de développement dans leurs régions. Plusieurs projets soumis à l’appréciation de certains leaders proches du Présidents ont été rejetés par les propres fils du terroir et cela relève d’une mauvaise foi », affirme Lamlengar. Une affirmation que moult cadres ressortissants de Doba confirment. « Comment comprendre que Doba, capitale de la région productrice du pétrole soit un gros village alors que ses ressortissants remplissent le palais rose chaque jour et que certains ont été promu à des plus hautes responsabilités ? », déclare Ngartori, enseignant au lycée de Doba. Pour lui, les ressortissants de Doba font tout pour ne pas que leur ville se développe. « Nous avons revendiqué les 5% des revenus du pétrole. Et Après 10 ans, nous sommes loin d’une avancée, je crois que c’est une honte pour nous de dire que l’Or noir part de chez nous », vocifère-t-il.

Trois questions au maire de la ville de Dobamaire doba

Quelles sont les priorités de votre mandat ainsi que les réalisations qui portent l’empreinte de votre équipe ?

A Doba, tout est prioritaire. Toutefois, lors d’une petite enquête que nous avions menée, les populations aspirent immédiatement à l’ouverture des routes, aux lotissements des terrains, à l’accès à l’eau potable et à l’éclairage publique. Après constat des urgences et priorités, nous nous sommes mis donc au travail et avons travaillé comme nous avons pu, et avec les moyens de bord pour offrir 10 forages dans 10 quartiers différents, avons restructuré des rues dans 6 quartiers  et avons ouvert 4km de nouvelles rues. Les populations ce sont aussi plaints par rapport à l’aire d’abattage des animaux. Nous avons construit et élargie à cet effet un abattoir qui a coûté 38 millions à la commune.

Quels sont les défis majeurs auxquels la commune de Doba fait face ?

Les défis sont nombreux. De la prise de conscience des populations à l’instauration d’un climat politique apaisant, il y a un chapelet des défis à relever. Nous sommes confrontés à une situation de ressources humaines non qualifiées. Nous avons donc pris l’initiative de renouveler les ressources humaines avec du personnel qualifié et formé à bien accomplir le travail attendu. Les failles antérieures découlent aussi une fraude qui sévissait au sein des équipes de la mairie. Nous avons mis la main sur des agents de la mairie en complicité avec des collecteurs qui entretenaient une malversation pour retourner les recettes de la mairie à leur profit. Nous venons de démanteler le réseau et les avons confiés à la gendarmerie.

Pour ce qui est de la prise de conscience, je n’ai pas un remède miracle à cela. Même les frères de sang se combattent. Ce sont, l’ingratitude, la traitrise et la méchanceté qui prévalent au sein des communautés à Doba. Nous comptons sur la parole de Dieu pour ramener les enfants de cette localité à prendre conscience de la nécessité de se développer. Car, ce qui se passe ne peut-être maitrisée par une autorité quelconque. Il faut une intervention Divine pour changer les cœurs des hommes.

Votre mot de fin…

Je demande à tous ceux qui sont originaires de Doba de comprendre que le développement d’une ville ne dépend pas seulement du Maire ni de la commune. Il faut que tout le monde y participe. On ne réussira jamais à faire de Doba une ville moderne si les populations n’aident pas la commune à mieux faire. Si les ressortissants de Doba ne veulent pas prendre conscience de leur devenir, personne ne viendra travailler à leur place pour leur développement. Doba est en ce moment un gros village. Mais si tous les natifs de  Cette localité s’unissent, elle peut devenir une grande ville.

Né à Nankessé à 10 km de Doba dans une famille de chefferie, Lamlengar est un inspecteur de trésor de formation. Il a travaillé dans plusieurs institutions de l’Etat, puis à l’assemblée National avant  d’être élu à la tête de la commune de Doba.

 


Impossible n’est pas tchadien; sans électricité nous voulons développer les TIC

N'djamenaLe Tchad a organisé un Salon international des TIC au tour du thème « Faire des TIC le moteur de développement durable ». Ce salon qui s’est tenu du 9 au 12 septembre 2014 a coûté près de 3 milliards de francs CFA. Une coquette somme pour un pays qui n’a pas de couverture en eau potable ni électricité, moins encore une couverture sanitaire décente.

Tchad dernier en avancées technologiques

Selon un rapport mondial sur les avancés technologiques publié en mai 2014, le Tchad est classé dernier sur 148 pays. Un rapport qui exprime bien la réalité que les Tchadiens vivent en matière des nouvelles technologies de l’information et de la communication.

Un désir ambitieux de vouloir faire comme les autres alors que les Tchadiens ne sont pas encore arrivés à la cheville des autres.

Des dirigeants démesurément ambitieux

Prendre les devants sur l’avènement du tout numérique à l’échéance de 2015, faire la promotion d’un Tchad innovant qui gagne, montrer un Tchad capable d’abriter un centre des TIC, tels sont les motivations qui ont conduit à l’organisation du SITIC. Pourtant, dans les universités et grandes écoles, 1 étudiant sur 10 sait manipuler l’outil informatique ; seulement 2 sur 10 ont les moyens de se procurer un ordinateur et de disposer de l’énergie électrique.

Dans l’administration publique, l’informatique demeure encore un tabou pour la plupart des cadres, seuls quelques secrétaires ont le « secret » de l’utilisation des suites bureautiques.

Des bureaux des services administratifs aux logements des particuliers, l’électricité est une denrée rare.

Malgré ses tares, les plus hautes autorités rêvent quand même de faire du Tchad le Hub du NTIC. Le président du comité d’organisation et ministre tchadien de la Communication Hassan Sylla Bakari estime que « le Tchad terre d’espoir et berceau de l’humanité peut se targuer d’être compté parmi les pays émergents à l’horizon 2025 ». Une déclaration qui amène beaucoup de jeunes à se demander si l’émergence à l’horizon 2025 dont il est question ne concerne que la ville de Ndjamena ou tout le pays. Car, dès que l’on sort de la capitale, le Tchad est un gros village.

Une ambition plutôt démesurée, estime la plus grande partie des habitants qui ne comprennent pas pourquoi on a tenu à organiser un salon international des NTIC alors que plus de 90 % de sa population peine à subvenir à ses besoins élémentaires à savoir l’eau potable, la nourriture, le logement et la couverture sanitaire.

Il y a mieux à faire qu’un SITIC au Tchad

Le chef de l’Etat tchadien émis le vœu de voir, le SITIC, se tenir, chaque année à Ndjamena pour encourager, l’excellence. Le chef de l’Etat a instruit, le gouvernement de prendre toutes les dispositions nécessaires en vue de rendre opérationnel dans les meilleurs délais, le Centre africain des technologies de l’information (CATI) dont la pose de la première pierre a eu lieu, quelques jours après le SITIC à Ndjamena. Une pose de pierre de plus alors que la cité internationale des affaires dont la pierre est posée depuis plus d’une année demeure encore un projet.

Une population qui vit dans des maisons en terre battue, exposée aux intempéries sans eau ni électricité a-t- elle besoin d’un Salon international des NTIC ?

Les 3 milliards de FCFA ne seront-ils pas plus utiles dans des projets de forage d’eau potable, d’électrification de certains quartiers dans lesquels l’insécurité traduit le quotidien des populations !


Les guerriers aux sacs à dos

Ce sont les vacances scolaires. Et ils sont nombreux à affronter les rues de la capitale jusque tard la nuit pour vendre de petits articles afin de subvenir aux besoins de leurs familles. Ce, malgré les dangers de la vie nocturne. Les plus jeunes ont 8 ans. Mais pour leurs proches, ils sont des héros.

Armés de Kleenex, cigarettes, colas et bonbon, d’autres, de livres, journaux et consorts, 6 petits garçons entrent dans un restaurant situé dans le 7eme arrondissement et se dispersent dans les allées. Le plus jeune se tient immobile, un plateau d’œufs surmonté d’un petit lot de kleenex aux bras, devant une table autour de laquelle sont assis 4 clients. Deux minutes plus tard, une dame cède devant le regard implorant de l’enfant et achète un œuf. Peu de temps après, celui qui semble être l’ainé des 6, donne le signal de départ d’un mouvement de la tête. Il est 21 heures. C’est la descente.
Ils viennent principalement des quartiers périphériques, notamment des communes du 7eme arrondissement et du 9eme arrondissement. Dès 8 heures du matin, ils convergent vers le centre ville avant de redescendre dans les quartiers populaires. Tels de petits guerriers, à pieds, ils affrontent poussière, chaleur, les humeurs des clients et la frustration des « professionnels » sur des dizaines de kilomètres. Serge, âgé de 17 ans et en classe de première scientifique, habite le quartier Walia. Il explique : « ce sont les vacances, rester les bras croisés ne peut en aucun cas nous arranger. Nous avons besoin de crédit pour communiquer, de nous habiller et de préparer la rentrée prochaine ».
Les raisons d’un travail précoce
D’après Djingamnodji Dane, ouvrier, la principale raison et d’ailleurs la « plus louable » qui pousse ces enfants vers le petit commerce est celle de « contribuer à la survie de leurs familles ». «Il est connu de tous que la plupart de ces enfants viennent des milieux défavorisés. Leurs parents sont très pauvres. Sinon, comment comprendre que des parents acceptent de laisser leurs enfants trainer tard, s’exposant ainsi à l’insécurité et aux abus ? », explique l’ouvrier. Selon, Jean-Bertrand, agent de la Fonction publique, « c’est une exploitation nécessaire parce qu’elle pallie la situation très précaire de ces familles». D’où leur vient leur fonds de départ ? « De leur tirelire. Souvent des économies d’argent de poche », répond un habitant du quartier Ndjari. Denembaye, ménagère, nous parle de son petit « héros » : « grâce aux recettes de mon fils Mbai, je vends des légumes et autres condiments de cuisine devant chez moi. Au départ, un de ses cousins, vendeur ambulant lui a demandé de l’aider à porter ses marchandises lors de ses tournées en ville. Nous vivions alors très misérablement. Satisfait du travail de Mbai, son cousin lui a octroyé un capital avec lequel il tourne seul depuis lors ». Mbai, la quinzaine, possède aujourd’hui une cabine géré par son petit frère de 12 ans. Lui n’a pas fini d’arpenter les rues de la capitale.
Concurrence frustrante pour les « professionnels »
Si les petits métiers permettent aux élèves d’occuper leurs vacances et de joindre les deux bouts, la situation est plutôt frustrante pour les personnes qui l’exercent à plein temps. Pour ces « professionnels », les « enfants d’école » saturent le marché. « Faites un tour dans les stations de motos -taxi, vous remarquerez que nous sommes en surnombre. Il est difficile en cette période de faire de bonnes recettes parce que les élèves nous envahissent », s’insurge Abakar, « clandoman » en poste sur le site de l’ancien marché de Dembé. Même constat au rond du 10 octobre. Milalmem qui tient une table de vente de liqueurs, d’œufs et de fruits nous dit en lorgnant les 3 trois tables voisines qu’elle était la seule commerçante à cet endroit pendant l’année scolaire.
Et les révisions ?
« Ce n’est pas évident d’avoir le temps de réviser lorsqu’on sort de la maison à 8 heures pour rentrer à 22 heures. Nous marchons beaucoup et longtemps, cela nous fatigue forcement »,

enfant, vendeur ambulant
enfant, vendeur ambulant

affirme Mbodou, vendeur de livres. « Les activités de commerce que font les élèves compromettent leur capacités d’assimilation des cours. Certains d’entre eux sont totalement absorbés par la recherche du gain qu’ils finissent par faire de l’école une activité secondaire. C’est l’une des raisons pour lesquelles les résultats sont meilleurs dans les écoles privées. Les écoles publiques regorgent en majorité d élèves issus des milieux pauvres et qui sont obligés de travailler de leurs propres mains pour vivre», explique Abel As-set, enseignant.
Il est certes important que l’enfant connaisse le travail et ses vertus. C’est une autre forme d’éducation. Mais les uns et les autres s’accordent à dire qu’une activité commerciale régulière peut aussi compromettre son éducation scolaire. Par conséquent, la pauvreté est-elle une raison suffisante pour les parents de prendre le risque d’envoyer leurs enfants, même les plus petits, dans les rues jusque tard la nuit ? «Mais, la pauvreté, elle-même, est un risque !» répond Josué, père de famille.


Réfugiés centrafricains au Tchad : les non-dits du calvaire des familles

Pas moins de 2 599 membres des familles réfugiées à Sido, au sud du Tchad, sont morts entre novembre 2013 et avril 2014, lors de la campagne de persécution contre les populations musulmanes de République centrafricaine (RCA).  Sur 32 768 membres qui composaient initialement les 3 449 familles interrogées, 33 % des familles avaient perdu au moins un des leurs ; 28 % en avaient perdu au moins deux. Plus de la moitié (57 %) des familles interrogées à Sido étaient originaires de Bangui d’où sont partis la majorité des convois de réfugiés. Enquête.

Au-delà des besoins immédiats d’aide humanitaire, ces personnes portent des souffrances que seul le temps peut aider à guérir. Ces personnes ont vu des membres de leur famille souffrir atrocement avant de mourir sous les coups des violences. Aussi, ces réfugiés gardent des souvenirs douloureux de leur fuite vers le Tchad où ils trouvent refuge. Plusieurs mois après, les langues se délient pour confier les atroces souvenirs vécus par les uns et les autres.

« Les anti-Balaka ont attaqué puis occupé Yaloké. Je suis restée 20 jours en brousse avec 8 autres personnes de mon village. Des gens m’ont prévenue que l’armée française venait évacuer les musulmans. C’est à ce moment-là que je suis sortie de la brousse. Ils nous ont emmenés jusqu’à la mosquée de Yaloké, et ensuite jusqu’à l’aéroport de Bangui. J’y suis restée plus de 2 semaines avant de monter dans un convoi de l’armée tchadienne », affirme Kadidja, femme de 28 ans originaire de Yaloké. Marcel originaire de Bouali se confie lui aussi : « Nous sommes restés 20 jours à l’église de Bouali avec 800 autres personnes. L’armée française nous protégeait avant d’être remplacée par la Misca (Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine) qui nous a ensuite escortés jusqu’à la mosquée de Yaloké. Puis l’armée tchadienne nous a emmenés jusqu’à l’aéroport de Bangui où nous sommes restés trois semaines avant de prendre le dernier convoi vers Sido ».

Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), au total de 101 786 personnes auraient ainsi rejoint le Tchad, par avion et par camion. Entre le 1er novembre 2013 et le 8 avril 2014 (avec un pic en janvier 2014), plus de 26 000 réfugiés centrafricains sont arrivés, majoritairement à bord de convois militaires, à Sido, ville tchadienne frontalière avec la RCA. Parmi eux, des musulmans centrafricains ayant saisi l’opportunité de fuir eux aussi leur pays à bord des camions. Deux sœurs d’une dizaine d’années originaires de Bossembélé, témoignent elles aussi. « Lors de l’attaque, nous avons fui en brousse avec des voisins. Le mari de l’une de nos grandes sœurs a réussi à nous retrouver et à nous ramener chez eux à Bonali. De là, nous avons fui tous ensemble vers Bangui dans l’un des convois de l’armée tchadienne ».

Des milliers de morts lors de la fuite

En effet, selon une enquête de mortalité menée par Médecins sans frontières MSF 85 % des décès (soit 2 208 morts) ont eu lieu en RCA, avant le départ, dont plus de 95 % (soit 2 110 morts) sont imputables à la violence (balle, arme blanche, éclats de grenades, tirs de mortiers), près de 85 % des victimes étaient des hommes (soit 1 863 morts) et plus particulièrement ceux âgés de 33  à 44  ans.
Cette série de violences n’a épargné ni les femmes, ni les enfants, moins encore les personnes âgées. Ainsi, 209 enfants âgés de moins de 15 ans et 227 personnes âgées de 60 ans et plus sont morts de causes directement imputables à la violence en RCA avant le départ, rapporte l’enquête humanitaire. Ces violences ont amené les survivants à voir toutes les facettes de la mort : « Je rendais visite à mon frère à MBaiki quand après le départ de la Seleka, la ville a été attaquée par les anti-Balaka. Ma mère a été tuée sous mes yeux (…) Une partie de ma famille est restée à l’aéroport de Bangui » raconte Marie, 16 ans

Autre témoignage, celui Mayda originaire de PK13 (sur la route de Bouali) : « Les anti-Balaka ont attaqué notre village. Nous étions une centaine de personnes regroupées dans une grande maison. Ils ont séparé les hommes et les jeunes garçons, 45 au total, dont nos maris, et les ont exécutés en face de nous. Puis ils ont mutilé les corps . Des familles ont été égorgées. J’ai vu une femme enceinte éventrée et un bébé décapité par les anti-Balaka ».

Ces femmes ne sont pas prêtes à oublier les violences qu’elles ont subies. Elles témoignent avec douleur, mais acceptent de le faire afin de partager le chagrin qu’elles portent. Certaines causes de mortalité sont liées au déplacement de ces réfugiés. La fuite et l’embarquement à bord des camions vers le Tchad ont été chaotiques. Les conditions de transport ont été particulièrement difficiles, notamment pour les enfants et les personnes âgées (200 à 300 personnes par camion, étouffements, piétinements et déshydratation.). Aussi, les convois ont souvent été la cible d’attaques. Le voyage a été fatal pour 322 personnes ; un peu plus de 78 % de ces décès sont dus à la violence lors de la fuite vers le Tchad.

refugies
« Deux grenades ont touché les deux camions qui roulaient juste derrière le nôtre. Nous avons fini par atteindre l’aéroport de Bangui. C’était horrible, tout le monde courait, moi aussi j’ai couru pour monter dans l’avion», affirme Bakongo ; 18 ans.
Deux jeunes filles originaires de Bossembélé revivent leur fuite : « Sur la route, notre camion est tombé en panne. L’escorte ne s’est pas arrêtée et les anti-Balaka nous ont immédiatement attaqués. Tous les hommes, y compris notre beau-frère, ont été tués à la machette devant nous. Certaines femmes ont été violées. Ma petite sœur a été piétinée. Puis, les anti-Balaka ont mis le feu à toutes nos affaires, ils nous ont fait croire qu’ils allaient nous cuire avec et nous dévorer ensuite. Ils nous ont abandonnés là, en pleine nuit ». Beaucoup de réfugiés ont affirmé avoir subi des violences en chemin, ce qui confirme le nombre de morts par violences. Et ce, malgré l’escorte de l’armée.

La fermeture des frontières tchadiennes, un obstacle pour les réfugiés

Mi-mai 2014, le Tchad a décidé de fermer sa frontière avec la RCA. Désormais, les réfugiés doivent prendre d’énormes risques pour parvenir à la franchir. Plus de six mois après le début de l’exode forcé des populations musulmanes de l’ouest de la Centrafrique, des familles continuent à prendre la route du Tchad pour fuir les exactions. Depuis la fin des convois en février, c’est par leurs propres moyens qu’elles doivent se déplacer, passant souvent plusieurs semaines en brousse afin d’éviter les attaques, les patrouilles et les pillages, avant de pouvoir atteindre la frontière.
Depuis la mi-mai, les autorités tchadiennes confirment que la frontière est fermée dans le sens Tchad-RCA, mais laissent entendre que les personnes en détresse, ainsi que les ressortissants tchadiens, peuvent toujours entrer sur le territoire dans le sens RCA – Tchad. En réalité, sur le terrain, l’on constate la fermeture du point de passage de Sido, avec des ouvertures sporadiques tous les dix ou quinze jours seulement, afin de ne laisser passer qu’une centaine de personnes », explique Sarah Chateau, chef de mission MSF au Tchad. Les réfugiés doivent aujourd’hui prendre d’énormes risques pour pouvoir traverser la frontière à Sido. »
Ainsi, le 13 juin, quatre personnes ont été tuées alors qu’elles tentaient de franchir la rivière en direction de Sido. Le 3 juillet, une centaine de personnes victimes de l’attaque de leur village en RCA ont tenté de traverser la frontière à Sido et ont été refoulées. Au moins cinq d’entre elles avaient été blessées par balle lors de l’attaque, dont une femme et trois enfants. Ils ont dû marcher 24 heures avant d’arriver à Bethel, village tchadien frontalier, où elles ont été prises en charge par les humanitaires présents sur les sites et transportées vers l’hôpital de Goré.

Brya Elise Grâce


Cameroun: Le Président du Mouvement patriotique du salut à l’arrêt

Accusé d’avoir participé à la déstabilisation du Cameroun à partir de la Centrafrique.

Aboubakar Sidiki, président du Mouvement patriotique du salut Camerounais (Mpsc), a été interpellé de manière musclée le 09 août 2014, aux environs de 14h à Douala, dans ses bureaux situé au carrefour Bonadibong. «Ils sont arrivés nombreux à bord de trois véhicules immatriculés dans la région du Centre et se sont introduits directement dans son bureau pour se saisir du président. Je ne peux pas dire à quelle unité ils appartenaient, mais tout ce que j’ai vu c’est qu’ils étaient tous en cagoulés et lourdement armés», explique un témoin, présent sur les lieux en même temps que les deux enfants d’Aboubakar Sidiki.

Toujours d’après le témoin oculaire et auriculaire, les hommes armés portaient des tenues camouflées et des gilets pare-balles, mais aucun insigne distinctif pouvant les relier à une unité de l’armée. «Ils ont emporté ses téléphones portables et son ordinateur. Après leur départ, un autre véhicule est revenu et a vidé son véhicule. Moi même j’ai été fouillé et tenu en respect pendant toute l’opération », raconte ce témoin. Si son bureau et son véhicule ont été vidés, sa maison elle, n’a pas encore été perquisitionnée.

Le témoin affirme n’avoir pour le moment aucune idée Sur la destination finale du président du Mpsc. Pas plus que les membres de la famille d’Aboubakar Sidiki d’ailleurs. «Nous avons fait le tour des services de sécurité de la ville de Douala sans trouver sa trace», confirme Ousmane Siddiki, son frère cadet et trésorier du Mpsc.

Toutefois, d’après des informations puisées à bonnes sources, le président du Mpsc a été interpellé par un service spécialisé de sûreté de l’Etat qui le soupçonne d’appartenir à un groupe qui a organisé la déstabilisation du Cameroun à partir du territoire centrafricain. «Les services de sécurité disposent des nombreux éléments sur son implication et il était jusqu’ici sous haute surveillance », précise une source. D’autres interpellations dans le cadre de cette affaire sont attendues car, manifestement, la descente effectuée au bureau du président du Mpsc rentre dans le cadre d’un vaste filet tendu par les services de sécurité de l’Etat.

«C’est une affaire très grave qui n’a rien à voir avec la politique, encore moins une quelconque persécution des ressortissants du Grand Nord. Il se trouve que lorsque des indices concordants de déstabilisation convergent vers un citoyen ou un groupe de citoyens, l’Etat doit tout mettre en œuvre pour préserver l’intégrité du territoire », précise une source sécuritaire.

En un mot : L’Etat dispose de suffisamment d’éléments probants sur les «activités » du président du Mpsc. En attendant le fin mot de l’histoire, dans les rangs du Mpsc, les accusations portées contre son président étonnent plus d’un.

Nous sommes dans un pays de droit, « La justice va confronter les arguments des uns et des autres parce que personne n’est au dessus de la loi » indique un membre de la direction du Mouvement patriotique pour le salut camerounais.  Je suis heureux que cette affaire n’ait aucun lien avec le parti car vous imaginez depuis lors notre inquiétude. Aboubakar


Boko Haram, cette Ebola qui fait fermer les frontières du Tchad!

Le premier Ministre tchadien a une fois de plus annoncé la fermeture des frontières du Lac. une mesure pour prévenir Ebola et la secte Nigériane Boko Haram. Mais pour beaucoup de tchadiens, la vraie Ebola que les autorités craignent, c’est  Boko Haram.

le Tchad est un pays chaud! rien que la température à l’ombre suffit à faire périr certains microbes et virus. il n’ y a pas de chance pour Ebola de se faire des victimes dans le pays de Toumaï. Au pire des cas, les tchadiens ont des armes efficaces contre Ebole: le sel de cuisine.

En effet, des rumeurs selon lesquelles il y aurait des cas de Ebola au Tchad ont fait le tour d’horizon. D’aucun ont affirmé que pour se préserver, la population devrait se laver avec du sel de cuisine. Des rumeurs qui ont paniqué nombre des habitants de la capital N’Djaména. Beaucoup se sont mis se laver avec de l’eau salée, pourtant, c’est une vieille méthode pour certaines femmes de nettoyer la peau des impuretés. le président tchadien à dit dans son discours lors de la fête nationale le 11 Août que « si un commerçant à un grand stock de sel qu’il veut écouler, qu’il le dise au lieu d’inventer qu’il y a Ebola au Tchad ». et Deby a raison. si Ebola il y a, c’est la peur de la secte Boko Haram! Boko Haram est la vraie Ebola qui fait paniquer dans la ville de N’Djaména.

Le Tchad a la malchance d’être entouré des pays en mal de paix: la Libye et son interminable révolte, le  soudan et le soudan du Sud qui n’arrêtent leur kalach, le Niger et le Nigeria chez lesquels pullulent les mouvements extrémistes et enfin, le Cameroun et la RCA.

Comme un agneau parmi des flammes des quatre points cardinaux, l’on redoute que Boko Haram puisse user des failles des voisins pour envahir le Tchad. d’où la nécessite de fermer les frontières les plus exposées. Les trafics avec les pays voisins sont susceptibles de faciliter l’envahissement de certaines localités du Tchad par les membres de cette secte. c’est pourquoi, les dispositions sont entrain d’être prises pour éviter que la Ebola Boko Haram ne commence par faire des victimes comme c’est le cas au Cameroun voisin.

S’il Ebola Arrive au Tchad, il y a assez de sel pour le combattre, mais si c’est Boko Haram, la tache serait un plus difficile. La vie des filles serait en danger, les cultes et messes de dimanches risqueraient de ne pas être animé comme de coutume; les fidèles se concentreraient sur les mouvements suspect plutôt que sur l’écoute de la parole de Dieu.  d’Ailleurs, dans la plus part des églises, une commission de sécurité est mise en place pour déceler tout mouvement suspect.

En tout cas, ce n’est pas un Deby qui se laissera intimider par des « fous de Dieu ». que ce soit la vraie fièvre Ebola ou la Ebola du Nigéria, le Tchad est prèt à affronter même si la peur est devenu le compagnon des populations.IMG_0568


C’est injuste que tu meures en donnant la vie !

mortalitéDe toute ma carrière de journaliste, je me bats sans cesse pour le bien-être de la femme et de l’enfant. j’ai couvert de campagnes, participé aux séminaires, aidé à organiser des forum pour la santé de la mère et de l’enfant.
J’écrivais avec beaucoup d’ardeur mes reportages lorsqu’il s’agit de la santé de la mère et de l’enfant. J’ai vu des femmes mourir en donnant la vie, des familles souffrir de la mort d’une femme qui meure en couche.  Mais jamais je n’ai expérimenté un douleur aussi intense que de voir une femme, pas n’importe la quelle mais ma propre nièce mourir en voulant donner la vie!
Quel peine, quel gâchis! Elle a juste 18ans, et pour moi, ce n’est qu’une enfant! C’est ma petite Nadège! Timide, bien ronde, si gourmande et si calme!
Cette nuit là, quand j’appris qu’elle était à l’hôpital pour accoucher, je pensais à la couleur des serviettes et couches que je devrais offrir à mon petit enfant!
J’allais être grand-mère à seulement 29ans, et j’avoue que l’idée me faisais déjà jubiler.
Pressée de voir mon petit enfant avant quoique ce soit, je courus  vers l’hôpital. L’hôpital de la mère et de l’enfant que les N’Djaménois préfèrent appeler « hôpital de la mère ou de l’enfant » pour dire que soit la mère s’en sort soit c’est l’enfant, mais rarement les deux. Je n’y suis jamais cru. Comment est-ce possible! On ne peut pas accoucher et mourir. Ce n’est pas normal !
Quand j’arrivai ce matin du dimanche à l’hôpital, heureuse de prendre ma petite fille dans mes bras, je vois plutôt le corps inerte de ma fille sur la table!
Elle était morte bien avant de mettre son premier bébé au monde!  Elle était morte parce qu’elle avait un gros cœur et que les dispositions n’ont pas été prises pour une césarienne. Elle était morte parce que personne ne prend jamais au sérieux la santé d’une femme enceinte dans nos hôpitaux, elle était morte parce que la vie est injuste ! les gens sont injustes !
Elle était morte comme toutes ces femmes que certaines sages femmes prennent un malin plaisir à  regarder souffrir avant de mourir.
Qu’il s’agisse d’elle ou des autres femmes, cela ne regarde que ceux qui pourraient en souffrir. Car, dans nos hôpitaux, beaucoup de sages – femmes font leur loi; elles se lèvent si c’est une patiente importante qui arrivent dans une voiture de luxe. elles dorment tranquillement lorsqu’il s’agit des autres femmes, celles qui ne peuvent pas leur offrir ce qu’elles attendent.