Rose Roassim

N’Djaména, ville chère, ville de galère

N'djamenaIl n’est pas aisé pour un N’Djamenois lamda de pouvoir manger un bon repas dans une journée. les denrées alimentaires sont les produits les plus chers. le riz de 1k coûte à peu près 3$. le litre d’huile aussi. le poulet de chair coûte 6 à 7$. la viande de bœuf, n’en parlons pas, bien que le Tchad soit un exportateur de cette denrée.

Une situation occasionnée d’une part, par le monopole du commence d’une minorité et d’autre pas, part par le manque d’organisation du commence par les autorités en charge de régulariser les prix des denrées sur le marché. Plusieurs fois, le gouvernement a essayer de faire semblant de régulariser les prix de ces denrées pour permettre aux populations de pouvoir se trouver un repas par jour. mais par manque de suivi et par laxisme de ceux qui en ont la charge, les surenchères continuent de plus belle.

les salaires des fonctionnaires revus à la hausse n’ont rien changé à la situation parce que les commençants imposent les prix quand ils veulent et comme ils veulent.Rappelons que les tchadiens vivent avec 1$ en moyenne par jour. mais pour avoir un repas pour une personne à N’Djaména, il faut 3$. ce qui dépasse la capacité de plusieurs tchadiens et les réduit à un repas de misère par jour.

le salaire minimum au Tchad est de 120$. ils faut au moins 10$ pour un repas d’une famille de 4 personnes, 1$ pour avoir de l’eau potable 30$ pour louer une chambre de 4/3 m. les cas des maladies et les imprévus sont confiés à la providence Divine.

malgré cette situation lamentablement alarmante, les commerçants profitent de certaines occasions pour spéculer les prix des denrées. C’est malheureusement le cas en cette période de Ramadan, il faut faire très attention lorsqu’on va au marché. les commerçants augmentent les prix des denrées aux damnes des populations et ils sont prêts à tabasser le client récalcitrant.

l’Etat assiste complice à cette spéculation dont les seules victimes sont les populations.


Prince Dee et Kent, du R&B pour Dieu et pour les hommes

ph.Brya
Photo: Brya

Lui, c’est Prince Dee, l’autre, Kent Dakor, deux artistes musiciens tchadiens.

L’un fait de la musique gospel et l’autre mondaine. Leur point commun, c’est le style, il font du R&B. De la musique engagée. Prince Dee, estime que grâce à son style, il arrive facilement à toucher les jeunes et à les convertir. Kent, pour sa part, affirme que sa musique est une expression de la génération consciente. A travers sa musique, il rapporte les messages des sans voix aux dirigeants.

La fête de la musique a permis de penser à donner la parole. En plus de leur style commun, ils ont un rêve commun pour le Tchad: une maison de production digne de ce nom pour le développement de la musique au Tchad.

Prince Dee, de son vrai nom Doumtelem Deur-roh

« Mon souhait : que les artistes tchadiens disposent d’un cadre de production dont l’Etat est le promoteur »

La fête de la musique n’est pas fêtée comme il se doit au Tchad. La meilleure façon de célébrer la musique, c’est de mettre en valeur les identités culturelles traditionnelles des Tchadiens. Ce qui pourrait amener les Tchadiens à aimer leur musique. Il estime que les institutions publiques et privées ne donnent pas trop de crédibilité à la fête de la musique, ils en font juste une occasion de « gonfler les factures ». Tout en lançant un appel aux autorités pour la mise en place d’une maison de production, Prince Dee félicite les artistes musiciens tchadiens pour la renaissance culturelle dont ils font preuve et les exhorte à plus de professionnalisme et d’originalité.

Pour lui, il faut que la musique tchadienne devienne une véritable industrie comme au Nigéria où la musique contribue à augmenter le PIB.

A 32 ans, Prince Dee est un artiste gospel confirmée du Tchad. Grace à son style (HIP Hop), il parle de Dieu aux jeunes de la façon qu’ils aiment. Son 1er Album, « l’heure de la vérité » a séduit plus de jeunes qu’on ne le croyait. Pour l’artiste, il y a beaucoup de préjugés autour de la musique gospel surtout lorsque l’artiste utilise le style Rap, Hip Hop. Prince Dee a donc voulu relever le défi et prouver que grâce au Rap, il peut évangéliser les jeunes, les interpeller sur les comportements indignes.

Inspiré par la guerre du 2 et 3 février 2008, Prince Dee a commencé à écrire ses titres « Mon peuple en a marre » et « Miskine » (le pauvre)  le 2 février lorsque la ville de N’Djaména s’est réveillé sous des bombardements tout azimuts. Une guerre qui a vue le rêve de l’artiste se briser puisqu’il était sur moins de gagner une bourse pour aller étudier aux Etats Unis.

Prince Dee, ne se découragera pas pour autant. « Avant, je faisait de la musique Mondaine, mais un jour, ma vie a changé et j’ai décidé de chanter pour Dieu. Aujourd’hui, je suis satisfait car beaucoup de chrétiens confirment les bienfaits de ma musique dans leur vie.

2012, il est nommé ambassadeur pour la lutte contre le paludisme et représente le Tchad, avec les autres ambassadeurs, à une soirée organisée par Malaria no more pour lever de fonds à New York.

En juin 2014, il lance un concept « Action musique pour la paix », en collaboration avec le Slameur Dannapi. Un sigle intitulé « Tchad béni » est enregistré à cet effet.

 

Kent Dakor, la voix des sans voix

« Je souhaite créer une école de musique équipée et une salle de spectacle pour tous les artistes tchadiens »

« La fête de la musique est une fête à encourager. Malheureusement, la façon dont elle est fêtée au Tchad prête à confusion. Il ne s’agit pas absolument d’aller dans une salle de spectacle pour exprimer sa musique. Même à la maison, chacun peut prendre sa guitare et chanter sa musique », dit l’artiste.

Pour Kent, pour que la musique tchadienne s’affirme, il faut que les gouvernants arrêtent d’encourager les artistes qui ne font pas des efforts pour améliorer leur musique. « Les artistes doivent être traité selon leur mérite et non par clientélisme. C’est par le travail que l’on doit déterminé l’engagement d’un artiste et non par son carnet d’adresse », lance-t-il.

Il appelle les artistes à se prendre en main, de gagner leur vie à la sueur de leur front et d’arrêter de mendier.

Le rêve de Kent pour l’avenir de la musique au Tchad, c’est de créer une école de musique pour la formation et la remise à niveau des artistes. Pour lui, l’Etat Tchadien doit offrir une vraie salle de spectacle à ses artistes.

Né dans une famille de chanteurs conteurs, Kent a grandi dans la musique. Déjà à l’école primaire, il passait son temps à chanter, ce qui lui valait des coups de fouets en classe. Inspiré par l’injustice causée par la polygamie, l’artiste se donne comme devoir de représenter les sans voix. « Je chante pour dénoncer les injustices faites aux plus faibles.

Membre fondateur du groupe Otentic, puis évoluant en solo, à 36 ans, Kent a à son actif 4 albums et une ligne de vêtement dénommée YAldar (enfant du pays). Kent est père d’un garçon et une merveilleuse fille.


Tchad : pourquoi un quota de 30% pour les femmes dans la gouvernance du pays ?

vue partielle des députés lors d'une cérémonie officielle
vue partielle des députés lors d’une cérémonie officielle

Il y a une chose qui me choque jusqu’ici. Les dirigeants Tchadiens prennent un  malin plaisir à dire qu’ils accordent un quota de 30% aux femmes dans les postes de commandement et les instances décisionnelles. Une déclaration mesquine qui frôle l’outrance.

Le Tchad, depuis Gabriel Lisette jusqu’à la gouvernance de Idriss Déby en passant par Tombalbaye François et Hissene Habré, n’a jamais vu de femme à un poste de « commandant in cheif », ni Premier Ministre, moins encore présidente de l’Assemblée Nationale. Les femmes sont toujours au troisième plan. Les hommes d’abord, les autres hommes d’abord, puis les femmes. Quelle discrimination ? Quelle oppression ?

Tenez vous bien, au Tchad, les femmes représentent plus de 52% de la population total sur les 12.000.000 d’habitants que compte ce pays. Le taux d’instruction des femmes n’est plus faible comme il y a une dizaine d’années. Les femmes, de plus en plus, arrivent à finir le cycle supérieur. 50% de celles qui sont au primaire parviennent au secondaire et plus de 40% au supérieur. une progression qui n’est plus à démontrer.

Elles travaillent pour mériter leur réussite et se battent pour trouver du travail. Naturellement, s’il y a 20 femmes et 20 hommes pour 40 places, pourquoi donner seulement 30% de ces places aux femmes au lieu de 50% ? C’est une injustice, un égoïsme qui ne dit pas son nom. les dirigeants tchadiens manipulent le concept de la promotion féminine pour faire plus d’obstacles à l’ascension des femmes aux postes de responsabilités les plus élevés.

Il y a une semaine, les femmes de la cellule de liaison des Associations féminines (CELIAF) ont organisé une journée de plaidoyer à l’attention des parlementaires à Kempinski Hôtel de N’Djaména. Une démarche qui vise à rappeler aux faiseurs  de loi leurs rôles dans le respect du quota de 30% accordé aux femmes tchadiennes.  Je me demande pourquoi les femmes elles mêmes se contentent de revendiquer les

30%, pourquoi ne pas travailler pour mériter 50%. Ne dit-on pas qu’a compétence égale, chance égale ? Les femmes de la CELIAF, en s’adressant aux élus du peuple, ce sont-elles rendues compte que les femmes députés se comptent au bout du doigt ? Elles sont 28 sur les 180 députés que compte l’Assemblée Nationale du Tchad. C’est simplement flagrant, cet écart. Ces femmes députés n’atteignent même pas le quota de 30%.  Pourtant, ce ne sont pas les femmes compétentes et engagées qui manquent dans les partis politiques au Tchad. C’est simplement parce que les hommes croient qu’ils travailleront mieux qu’elles.

Aussi, Je me demande bien comment faire avec un nombre si minoritaire pour faire passer un loi en faveur des Droits de la femme ! Si les choses ne marchent toujours pas au Tchad, c’est certainement parce que les femmes sont étouffées.

Que l’on ne vienne pas me dire me dire qu’il n’y pas assez de femmes capables, que l’on ne me dise pas non plus qu’elles n’ont pas de volonté ! Les femmes se battent sur tous les plans, elles se démarquent.

Ce que je ne comprend pas dans cette philosophie de notre cher président, s’il ya déjà 30% des femmes dans les postes stratégiques, les autres compétences féminines doivent-elles retourner à leurs casseroles !

De qui se moque-t-on quand on parle de la promotion féminine ?

Les femmes Tchadiennes sont-elles vraiment promues à la place qu’il leur faut ? Si oui ? Combien sont-elles dans le gouvernement ? 7 sur les 27 ministres que compte le gouvernement de Kalzeubé.

Pourquoi ne pas en nommer 17 au lieu de 7 ? craint-on que les femmes puissent très bien gouverner au point de mériter la présidence du Tchad ?


Peinture au féminin: la touche de Yaba Odile à l’institut Français du Tchad

Jeune, posée, souriante, une démarche rassurante, elle fait son entrée dans la salle d’exposition.

« La voila qui arrive, vous avez votre artiste sous la main », lance l’homme rencontré à l’entrée de la salle d’exposition.

Elle, c’est Yaba Odile, une tchadienne de 25 ans diplômée de l’école de formation de la céramique de Sarh dans le Sud du Tchad. Elle, c’est une jeune fille qui, au lieu d’aller à l’Université après son bac, a choisi de suivre la voie de son coeur. Elle, c’est une jeune fille belle et courageuse.

l'artiste expliquant sa peinture
l’artiste expliquant sa peinture

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Yaba et ses formateurs. ph Brya
Yaba et ses formateurs. ph Brya

« Peindre, est une passion pour moi et après mon bac, je n’ai fait que suivre ma passion » ; affirme-t-elle avec un sourire naturel et une volonté de faire découvrir son art aux autres.

« je parle du quotidien des femmes, de l’amour, de l’amitié ; bref, j’exprime mes pensées à travers mon art », confie-t-elle, avec autant d’assurance que lorsqu’elle affirme que la peinture est sa passion.

Yaba Odile est à l’Institut Français du Tchad où elle et plusieurs autres artistes exposent leurs œuvres du 28 mai au  06 juin.  Une exposition qui fait suite à une  formation 45 jours des artistes-peintes à Sarh. Pendant 6 semaines ; plusieurs jeunes ont vu leur capacité renforcé et leur potentiel mis en valeur.  « j’ai peins un tableau en signe de l’amitié entre le Tchad et la France qui à favorisé notre formation » ; dit-elle. C’est en effet, une formation qui est appuyée par l’ambassade de France au Tchad.

Yaba Odile, l’une des deux filles de l’association des artistes peintes de la section de Sarh se dit prête à faire le sacrifice qu’il faut pour s’imposer par son travail dans ce milieu encore très masculin au Tchad. Malgré les critiques de ses collègues hommes qui estiment que Yaba est faite pour les études universitaires et non la peinture, celle-ci se dit fière d’avoir choisi la peinture. «  Mes collègues se demandent comment une fille intelligente comme moi ne va pas plutôt à l’université que de se salir les mains avec de la boue. Je leur réponds simplement que je préfère mettre mon intelligence au profit de l’art. Et puisque j’ai le soutien de ma famille, je fonce », raconte-t-elle.

Les œuvres de Yaba est ces amis sont exposées à l’institut français du Tchad en attendant la possibilité d’aller orner un salon afin d’y inspirer la vitalité de la jeunesse de ces jeunes artistes.


Chaleur, galère et Deby = Folie

Ce que je dis peut vous amuser. mais ne riez pas.

c’est ce que beaucoup de jeunes tchadiens pensent. « s’il y a trop de fous dans nos rues, c’est à cause de la chaleur, la galère et de Deby », me dit un ami, un compagnon de galère. « Chaleur-galère-Deby, c’est la folie assurée » reprend-il.

il n’est pas le seul à le penser. les diplômés sans emploi qui pullulent les rues de la ville de N’Djaména pensent la même chose. Selon eux, rien que penser au tout puissant président du Tchad les rend fous. Dieu merci, eux, ne sont pas encore devenu des vrais fous. mais pour sûr, ils pensent que si rien ne change, ils finiront par le devenir.

il y a quelques années, le groupe H’Sao chantait un refrain de ce genre: « venez chez nous, ici, y a chaleur en haut, galère en bas et tension au milieu ». « ils n’ont pas tord, me rétorque mon compagnon de galère. c’est cette tension du milieu qui donne la folie au tchadien. cette tension, c’est Deby, le roi du village Tchad ».DSC_9060

Finalement, ils n’ont pas tord ce qui pensent que la folie des Tchadiens se résume en trois mots. Chaleur – galère – Déby.

Avec plus de 40° à l’ombre, l’on a fait et soif et penser que Deby et son Clan tiennent la vie des tchadiens entre leurs mains et qu’ils ne sont pas prêts à lâcher, rend fou. vraie folie.

comment comprendre que le Tchad produit du pétrole, mais que tous ces dérivés deviennent chers. le gaz de 6 k qui se rechargeait à 2200 se recharge aujourd’hui à 3000 frs. l’essence, le gasoil, le kérosène, tout est devenu plus cher.

Autre chose, le Tchad produit du ciment mais le prix du sac de ciment a doublé à partir de la sortie des sacs de ciment made in chad. Au vue de tout ce que vivent les Tchadiens, seule la folie permet à certains  de supporter la chaleur, la galère et Deby.

S’il y a ailleurs des fous de Dieu, au Tchad, nous comptons dans nos rues de fous de la chaleur-galère-Deby.

 

 


Lutte contre le paludisme: Le Tchad et ses partenaires se mobilisent

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Le programme national de lutte contre le paludisme en collaborations avec les agences des nations unies au Tchad et malaria non more a organisé un café de presse à la maison des médias du Tchad. Une initiative qui vise à informer des résultats obtenus en matière de lutte contre le paludisme et d’énoncer les défis à relever. La contribution des médias est souhaitée pour permettre l’atteinte de l’objectif : « Eradiquer le paludisme au Tchad ».

Le paludisme représente la première cause de mortalité au Tchad avec un taux de 29,8 avant la diarrhée et les infections respiratoires aiguë. Le programme National de lutte contre le paludisme a enregistré 705.993 cas de paludisme confirmés avec 6.298 décès en 2013. C’est ce qui ressort du bilan fait par le coordonateur du programme national de lutte contre le paludisme Dr Clément kerah. Une année qui a été particulièrement marqué par un taux élevé de cas de paludisme dans plusieurs régions. Beaucoup d’ONGs et des agences des nations unies ont contribué à la prise en charges des cas de paludisme dans différentes structures sanitaires. Ce qui a permis au Tchad de venir à bout de cette soudaine inflation du nombre des cas. Selon Dr Honoré Djimrassengar de l’Organisation Mondiale de la Santé  au Tchad « le paludisme continue d’avoir un impact social et économique néfaste sur les populations. Il constitue l’une des causes de la pauvreté des ménages, car il provoque l’absentéisme des patients de leurs activités génératrices des revenus ». il conseille le renforcement des systèmes de santé à travers une stratégie accès sur la prévention, le diagnostic et le traitement et la surveillance. Pour l’ONG Malaria no more, les efforts doivent être conjugués pour lutter efficacement contre le paludisme : « le paludisme  coûte à l’Afrique plus de 12 milliards par an en perte de productivité. Il est temps de créer des programmes et des partenariats qui auront un fort impact sur la lutte innovante », estime  Ndolembai Njesada, Directeur pays de Malaria No more, une ong de communication contre le paludisme.

 


Smarty, le prix découverte RFI 2013 fait vibrer le public de Ndjamena

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Ce dimanche 4 mai, au jardin de l’Institut français de Ndjamana, le public a vibré. Smarty, le prix découverte RFI 2013 est au Tchad dans le cadre de sa tournée internationale.
Il est plus de 19 heures, l’entrée de l’Institut français est bondée de monde. La file d’attente est encore longue. L’on peut constater à vue d’œil que les fans attendent jusqu’à 500 m plus loin. Ils sont venus très tôt pour ne rien rater de la cérémonie et les gens se bousculent dans le jardin de l’IFT . La joie se lie dans les yeux et les gestes de ce public. Pendant un instant, ces jeunes semblent oublier leur souci et ne vivre que le moment présent.

Sous le feu du projecteur, le lauréat du prix découverte- RFI a été accueilli sous une pluie d’ovations à couper le souffle. « Je suis chez moi au Tchad. Et je m’attendais à cet accueil exceptionnel de la part des jeunes de Ndjamena », confie l’artiste dans sa loge. Bien connu du public Smarty est un enfant du pays par l’histoire qui l’a lié au un autre fils du pays, Mwadoué Celestin dans la formation du groupe Yelen. Le groupe Yelen a pendant longtemps bercé les jeunes Tchadiens avec ses raps percutants et engagés en duo avec le Tchadien Mwadoué. Une lune de miel qui a duré 10 ans avant que l’artiste n’évolue en solo en 2012. Il enregistre alors l’album African Kouleurs qui le mène à la compétition découverte RFI. Un prix qu’il remporte sans contestation. Il s’entoure alors des musiciens du Bolo Bein roots qui l’accompagnent d’ailleurs dans cette tournée.

Il y a déjà plus d’un mois que ce public, fan du rappeur burkinabè se préparait à ce concert. Du collège au monde professionnel en passant par le lycée et l’université, toutes les catégories sont représentées. L’engouement était de taille. Ce qui a amené l’artiste à confirmer que son amour pour le Tchad est partagé.
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Tchad/Centrafrique : ce que je pense de la crise

Tchadiens revenant de la RCA

La crise qui secoue la RCA depuis un but de temps est le fruit du désir des individus avides du bien matériel et du pouvoir. Ce sont des personnes qui se battaient pour leur propre intérêt qui ont plongé ce pays dans le chaos, ce n’est ni plus ni moins la faute du  Tchad.

La RCA et le Tchad sont liés par l’histoire et la géographie comme aiment le dire les journalistes tchadiens. La politique est ce qu’elle est. Je ne suis pas mieux placée pour l’expliquer. Mais j’en ai marre que le Tchad soit indexé comme l’instigateur de ce qui se passe en RCA. Les Tchadiens et les Centrafricains se côtoient depuis des décennies. Ils partagent plusieurs cultures et s’entendent bien.

Le malheur du Tchad est peut-être le fait d’avoir ravivé la vedette à la France au Mali. L’armée tchadienne qui a su se démarquer dans le Nord-Mali au côté des forces françaises devrait payer pour sa bravoure. Voilà d’où est partie cette campagne de dénigrement  des forces tchadiennes en Centrafrique. Que voulez-vous que ces hommes fassent lorsqu’on les attaque avec des coupe-coupe et des machettes ? accepter de se faire tuer simplement pour le plaisir d’une minorité de personnes ayant perdu leurs facultés humaines ?

Pour s’être défendue l’armée tchadienne s’est vue très rapidement imposée des images de tueries . On l’a taxée de tous les mots. Quelle ingratitude ? je suis consciente que mon armée n’est pas la meilleure au monde. Je suis d’accord que le président tchadien n’est pas un Mandela non plus. Mais ce que je sais, c’est que le Tchadien est très jaloux de sa dignité et de son honneur.

Que gagnera-t-on à tuer des populations innocentes ? Il y a des milliers de Centrafricains qui vivent au Tchad. Demandez-leur s’ils sont inquiets pour leur sécurité. Personne ne leur veut du mal, personne ne songe à leur faire du mal. Car ce n’est pas comme cela que le Tchadien est. Si le Tchad est le pays qui vient de loin à cause des guerres et conflits, le Tchad est aussi le pays d’hommes humanistes et honorables.

Les Tchadiens sont fatigués de briller sur le plan international par de mauvais actes. Aujourd’hui que chacun d’eux met tout en œuvre pour que le Tchad se couvre de lettres de noblesses, une campagne délibérée de dénigrement se fait à haute échelle. Pourtant, en s’engageant au Mali et en RCA, le Tchad a sacrifié non seulement ses richesses, mais aussi et surtout des hommes.  Ils sont nombreux à tomber sur le champ de bataille, laissant femmes et enfants derrières eux.  Qui payera le prix pour ces sacrifices ?

Ce que je sais, c’est que les soldats tchadiens méritent des encouragements et des félicitations plutôt que des calomnies.

 


Scolarisation des filles : le Tchad est encore à la traîne

Au Tchad, l’instruction de la femme demeure un souci majeur dans l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement. Malgré les progrès constatés dans la lutte contre l’analphabétisme, beaucoup de femmes ne finissent pas leur cycle primaire. Diagnostic d’un système d’éducation boiteux qui défavorise le maintien de la femme à l’école.

La scolarisation de la fille. Voilà un problème qui trouve très lentement une solution au Tchad. D’après le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), le taux brut de scolarisation au Tchad est de 36,5 %, ce qui classe le Tchad parmi les pays les  moins avancés dans le domaine de l’éducation (163e au classement établi par l’Unesco ( (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture) en 2010. En dépit de ce taux alarmant, le nombre des filles ne représente pas le 10 % du nombre général des élèves inscrits dans un établissement. Une situation qui découle de plusieurs facteurs.

Pesanteurs socialex néfastes à l’instruction de la fille.

En effet, l’éducation familiale au Tchad incite la femme à s’investir plus dans l’apprentissage des travaux domestiques que dans son instruction. La petite fille s’entend dire que même si elle ne réussit pas à l’école et qu’elle est une bonne femme, elle trouvera un mari pour l’entretenir. D’ores et déjà, la fille est préparée à ne pas poursuivre les études.

Ainsi, le matin, alors que les autres enfants se préparent à aller à l’école, la jeune fille doit d’abord balayer, curer les marmites, puiser de l’eau, préparer le petit déjeuner de la famille. Elle a à peine le temps de laver son visage et d’attraper son sac pour aller à l’école. Ce qui ne lui laisse pas le temps de réviser ses cours. « Nous sommes responsables du faible taux de réussite des filles », dit Rachel, institutrice dans un établissement de la ville de Ndjamena. « Nous donnons tout le temps nécessaire aux jeunes garçons pour s’adonner aux études, mais nous étouffons les filles dans les travaux de ménage », poursuit-elle. Pour cette institutrice, les parents doivent accorder de l’intérêt à l’instruction de leur fille au même degré qu’à celui du garçon. « Tous deux peuvent et doivent aller à l’école le temps qu’il faut », ajoute-t-elle.

Pourtant, la réalité que vivent les jeunes filles tchadienne est toute autre. Les familles cultivent une situation qui pénalise particulièrement la jeune fille. Petite et insouciante, la jeune fille trouve du plaisir à aller à l’école. Personne n’y voit d’inconvénient. C’est d’ailleurs un bon débarras pour les parents lorsque la jeune fille ne peut pas encore assumer des tâches ménagères. L’école est pour les parents un lieu de refuge pour l’enfant lorsque la mère doit s’occuper du ménage. Mais au fur et à mesure que la fille grandit, la pression des parents se fait plus intense pour les tâches de maison que pour les études. « Il faut éviter de laisser la fille se faire mettre des idées dans la tête lorsqu’elle va à l’école. Une fille qui reste longtemps à l’école peut facilement déshonorer sa famille. C’est pour cela que nous n’encourageons pas nos filles à poursuivre leurs études », explique Mbodou, un père de famille dans la région du Guera.

Le mariage comme avenir certain de la fille

Beaucoup de parents estiment que le mariage est la meilleure assurance pour leurs filles. Par contre, un garçon a besoin de faire de grandes études pour avoir un travail et s’occuper de sa famille. Mais pas une fille puisqu’elle sera entretenue par son mari comme en témoigne un père de famille d’une cinquantaine d’années. « Pour moi, si la fille arrive à lire son nom, c’est suffisant, elle doit arrêter et se consacrer à son foyer ». Comme lui, il y a des mères qui croient que le mariage est la meilleure réussite pour leur fille. Christine, étudiante en 2e année de droit à l’université est souvent en désaccord avec son père parce qu’elle s’obstine à continuer ses études plutôt que d’épouser l’homme que lui propose son père. Pour la convaincre, sa mère lui affirme sans cesse : « Si tu te maries, tu pourras m’aider à élever tes petits frères et sœurs, tu pourras me soutenir financièrement ». Sans se décourager, Christine essaie de faire savoir à sa mère que les études lui permettront d’offrir bien plus à sa mère et qu’aujourd’hui, plus que jamais, les hommes préfèrent une femme instruite et capable de contribuer aux charges du ménage.

Toutes ces raisons font que les femmes sont minoritaires dans tous les secteurs. Non pas parce qu’elles sont incapables de continuer les études, mais parce que la société tchadienne  les décourage.

Ainsi, l’on trouve beaucoup de femmes dans les secteurs qui ne nécessitent pas de grandes études. Et au fur et à mesure que le travail devient important, le nombre de femmes diminue considérablement. Elles sont parfois quasiment absentes. Sinon, comment comprendre que les femmes qui représentent plus de 52 % de la population du Tchad n’ont  pas plus, théoriquement, qu’un quota de 30 % dans les instances de l’Etat. Je dis bien que cela est théorique parce que ce n’est qu’un discours politique, rien de plus. Le nombre des femmes dans le gouvernement en est une illustration. Dans le gouvernement comme dans les grandes institutions, les femmes se comptent du bout du doigt. Il y a à peine 3 femmes ministres titulaires. Une seule femme directrice de cabinet dans toute l’histoire du pays. Dans l’enseignement secondaire et l’éducation de base, on compte quelques femmes. Mais dans le supérieur, c’est le vide. Pas plus de 5 femmes enseignent dans le supérieur, aucune d’elle n’est inscrite sur la liste d’aptitude du Cames (Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur). Ce qui est très déplorable pour un pays qui doit miser sur l’éducation afin d’améliorer ses performances dans l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement.

Les violences sexistes contre le développement de la femme

La jeune fille tchadienne est souvent victime du mariage précoce et forcé. Elle subit des sévices de tout genre dans son foyer. Coups et blessures, insultes, injures et toutes sortes d’humiliations à cause de sa nature féminine. A cela, vient s’ajouter le refus d’envoyer un enfant à l’école parce qu’il est une fille, ce qui amène plusieurs femmes à hausser le ton : “Il est tout simplement intolérable que les filles soient laissées pour compte. L’éducation est l’un des moyens les plus puissants pour permettre aux filles pauvres d’accéder à un avenir meilleur et d’échapper au cercle vicieux de la pauvreté. Les gouvernements doivent en finir avec cette disparité choquante et garantir l’égalité d’accès à l’éducation”, a déclaré Irina Bokova, la directrice générale de l’Unesco.

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Petite fille dans une salle de classe

En effet, Unesco a souligné au début de ce mois de mars que l’écart entre les sexes dans l’éducation est tel, qu’au niveau mondial, plus de 100 millions de jeunes femmes des pays à faible revenu et à revenu moyen inférieur sont incapables de lire une simple phrase, et que la moitié des 31 millions de filles non scolarisées n’iront jamais à l’école. L’organisation onusienne a en outre affirmé que malgré quelques progrès en 2011, seuls 20% des pays à faible revenu ont réalisé la parité entre garçons et filles dans le primaire.

Des débats au féminin pour l’atteinte des OMD

Des centaines de femmes se sont réunies début mars au siège de l’ONU, dans le cadre de la 58e session de la commission de la condition de la femme. Le thème de cette rencontre  : « Les défis et les réalisations dans la mise en œuvre des objectifs du millénaire pour le développement pour les femmes et les filles » a donné le ton d’un nouvel engagement international en vue de parvenir à des résultats en faveur des femmes et des filles. Mais selon plusieurs femmes activistes de l’Afrique, les résultats sont mitigés. « Il y a des combats qui sont menés, mais les résistances persistent dans certains domaines par exemple le viol, le mariage forcé, le mariage précoce ainsi de suite », a énuméré une activiste. Une liste à laquelle on pourrait ajouter la non-scolarisation de la fille tchadienne.

Les discussions de l’évaluation de cette session s’articulèrent autour de l’accès et la participation des femmes et des filles à l’éducation, aux formations, à la science et à la technologie, y compris la promotion de l’égal accès des femmes au plein emploi et à un travail décent. Espérons que les recommandations seront prises en compte par les Etats pour améliorer la question de l’éducation des femmes et des filles.

 

 

 

 


« La femme doit donner du sens à sa journée », la journée de la femme vue par certaines Mondoblogueuses

Commémoration d’une longue lutte des femmes pour leur liberté et leurs droits, la journée internationale de la femme perd de plus en plus son sens premier au profit du folklore. Les réels problèmes des femmes sont mis de côté et l’on ne voit que le pagne et les festivités. Pourtant, la journée de la Femme, plus que du folklore, est un réel combat à poursuivre. Quelques Mondoblogueuses se prononcent sur le sujet.

Chantal Faida Goma, RDC : https://chantalfaida.mondoblog.org/caric JIF

Equité des droits, gage de l’émergence de la nation congolaise. Dis-moi quelle considération tu donnes à la femme, je te dirais quel genre d’Etat tu es. Parmi les indices de développement d’un pays, l’égalité entre hommes et femmes figure au premier plan. Au Congo, les inégalités entre sexes sont légion. C’est donc une poisse que de naître femme dans ce pays au centre de l’Afrique. Entre autres raisons majeures, citons-en 4.

 1. L’insécurité permanente. Les deux décennies de guerre en RDC n’ont pas fait que des morts et des milliers de sans-abris. Un nombre considérable de femmes ont subi des viols inhumains, dégradants et odieux commis pour la plupart des cas par des hommes en uniformes, groupes rebelles étrangers et même par des civils. Les chiffres parlent de plus de cinq cent mille survivantes de violences sexuelles depuis 1994. Conséquences : dignité bafouée, rejet dans la société, grossesses non désirées, fistules vaginales et maladies endémiques incurables à l’instar du VIH. Des organisations nationales et internationales humanitaires s’évertuent à leur porter assistance par un encadrement juridique, psychologie et socio-économique. On peut bien panser une plaie, mais la cicatrice demeure, a-t-on coutume de dire en Afrique. Et donc ces femmes attendent que justice soit rendue et émettent le vœu de voir le Congo pacifié définitivement. La femme c’est le pilier et symbole de la société. «Ensemble contre la guerre et les violences faites aux femmes et aux filles, en consolidant la paix pour le développement », tel est le thème retenu pour la journée du 8 mars 2014.

2. Les lois rétrogrades encore d’usage. Le code de la famille est obsolète, ce qui influe sur toute initiative féminine. La femme mariée doit avoir préalablement l’autorisation maritale pour accéder à un emploi rémunérateur. Et certains hommes « imprévisibles » vont jusqu’à refuser l’ouverture d’un compte bancaire et/ou l’accès à un crédit de leur femme sans leur aval. Ceci explique le faible pouvoir économique des femmes en RDC.

3. Manque de mise en œuvre de quelques textes promouvant la femme. Le Congo est reconnu comme le cimetière des beaux textes. L’article 14 qui consacre la parité existe dans la Constitution, mais la loi organique précisant les modalités de son application n’a jamais été promulguée. Pas plus de 10% de femmes sont présentes dans les institutions congolaises depuis les échéances électorales de 2011. De toutes les 11 provinces que compte la RDC, il n y a aucune femme gouverneure. Peu de femmes occupent les postes de directrice d’entreprises publiques, de maire de ville, bourgmestre de commune et/ou chef de quartier. La volonté politique doit être de mise si on veut équilibrer les postes de prise de décision, surtout quand il s’agit des cooptations ou de nominations. A ce niveau, les femmes devraient être promues, car les autorités nomment selon les compétences avérées (les hommes n’ont pas le monopole du savoir, d’autant plus qu’il existe des femmes instruites, mais sans fonction).

4. Les pesanteurs culturelles. Il est de ces tribus au Congo, où la femme ne peut prendre la parole en public ou décider du choix de son conjoint. Ces coutumes qui encouragent la discrimination alors que la femme est une ressource précieuse du pays. Les mariages précoces et forcés sont encore sont une pratique courante dans plusieurs parties du pays. Ce qui est à la base de la faible scolarisation des femmes. Or l’éducation est le moteur du développement de toute nation. A ce jour où on célèbre la journée internationale de la femme, femmes et hommes d’ici et d’ailleurs unissons nos efforts pour éliminer les inégalités entre sexes. C’est le gage de l’émergence. Les pays dans lesquels les femmes sont traitées dignement, leurs luttes pour l’intégration politique sont entendues, leurs talents d’éducatrice de la société sont valorisés. Il ne fait l’ombre d’aucun doute que ces pays jouissent d’une meilleure croissance économique. « Femmes, c’est vous qui tenez entre vos mains le salut du monde », Léon Tolstoï.

Comme pour compléter ce que dit Chantal sur la situation de la femme en RDC, Réndodjo elle, plaide pour les femmes rurales du Tchad. Elles semblent être les oubliées du R/V des femmes.

Réndodjo Em-A Moundona :  https://rendodjo.mondoblog.org

Depuis l´instauration de la Semaine nationale de la femme (Senafet) il y´a 25 ans, je peux dire que les éditions se succèdent les unes les autres et se ressemblent toutes sans un grand apport à la femme rurale. Or la femme tchadienne, c´est aussi celle qui est en milieu rural. Cette «femme qui se lève à 4 heures du matin, qui doit faire 15 km pour aller chercher une eau saumâtre, polluée, dangereuse pour elle et ses enfants, qui s’occupe ensuite de la cuisine pour un homme qui dort encore, qui lève ses enfants, les nourrit, qui part aux champs partager les travaux des paysans et cultiver en plus son lopin personnel, qui la nuit venue, veille à tout ranger, rentre le bétail, prend toutes les responsabilités, cette femme-là, a 30 ou 35 ans est devenue une loque, un véritable « chiffon „»Thomas Sankara.  Nous avons donc toutes des mères, des épouses, des sœurs qui vivent dans ces conditions. Comment les en sortir? Ne faudrait-il pas leur trouver un cadre idéal pour leur épanouissement ? La véritable bataille de la femme tchadienne pour son développement et sa participation effective aux prises de décisions nationales commence par l’éducation de la jeune fille qui est au sein des débats pour cette Semaine nationale de la femme tchadienne. Il y actuellement dans les écoles primaires environ 850 000 filles soit 42 % du taux des élèves. Ce chiffre va décroissant quand le niveau d´études s´élève. Par ailleurs le Tchad compte 5 000 enseignantes sur un effectif de 31 000 soit 16 %. Cette année, le thème de la Senafet  était : «Réduire la mortalité maternelle et infantile, promouvoir l’entreprenariat féminin : credo de la renaissance», je me dis qu´il serait un cadeau merveilleux que de penser d´envoyer à l’école ces femmes rurales qui n´ont un taux d’accouchements assistés de 3% . On ferait d´une pierre deux coups : des femmes instruites qui peuvent planifier les naissances et se rendre dans un centre de santé lorsqu´elles sont enceintes.

Au-delà de la situation que les femmes subissent, il faut rappeler que beaucoup de femmes ne se battent plus pour leurs droits. Elles préfèrent subir, le laisser-faire  et le laisser-passer. Ce qui les rend complices de leurs souffrances. Ce sont les points de vue de Josiane du Cameroun et Rose du Tchad.

Josiane Kouagheu : https://josianekouagheu.mondoblog.org

Femme, vas-tu encore soulever ton Kaba ? On célèbre la femme dans le monde en ce 8 mars. On célèbre celle – là qui nous donne la vie. La mère de l’humanité. On la célèbre aussi au Cameroun. Mais, j’ai une inquiétude cette année encore. Encore, seront tentés de dire certains ! Oui, je me pose toujours cette question : doit-elle seulement soulever son kaba ? Moi je veux bien dire non ! Mais, ai-je des preuves ? Non je ne pense pas. Dans les devantures des salons de couture, j’ai vu des kaba dans tous leurs modèles, aux couleurs de la journée internationale de la femme 2014. Et la réalité m’a frappée comme un couperet. J’avais cru qu’il en serait autrement cette année. Hélas ! Et le cri de cette fillette de 2 ans violée ? J’avais cru que cette petite fille de 2 ans, avait des chances d’être écoutée. Que son crime allait interpeller ces femmes prêtes à tout pour, prêtes à divorcer, si le mari et partenaire ne les achetaient pas ce fameux pagne du 8 mars. Cette petite fille avait été violée par son père. Un homme de près de 41 ans. Elle n’est pas la seule d’ailleurs. Elles sont nombreuses ces petites filles violées au Cameroun. J’avais cru que vous alliez vous mobiliser ! Et ces enfants sans véritable repas ? J’avais cru que cette malnutrition infantile qui menace le Cameroun tout entier allait vous interpeller. Trop optimiste ? J’avais cru que ces milliers d’enfants sans repas décent, sans repas normal, sans repas équilibré, allaient vous empêcher de soulever ce fameux kaba. Ce sont vos fils et filles pourtant ! Et vos sœurs battues ? Et vos sœurs qui meurent en donnant vie ? J’avais cru que le cas de cette jeune fille de 20 ans, morte en donnant naissance à ses deux enfants, allait vous obliger à oublier le côté festif de cette fête. Elles sont des milliers et des milliers à mourir chaque année en donnant la vie à leurs enfants. Elles paient un prix que vous auriez pu éviter. J’avais cru que vous alliez vous concerter, vous rassembler, pour dénoncer ces injustices. Comment ? En vous battant. En vous mobilisant ce 8 mars. J’avais cru que vous alliez oublier les bars, la boisson, le côté festif de cette fête de 24 heures pour penser à vos vrais problèmes. Hélas. Femme camerounaise, pourquoi soulever le Kaba ? Kaba : robe ample que portent les femmes camerounaises

Rose Roassim : https://tchadmeilleur.mondoblog.org

La journée internationale de la femme est une tribune qui doit réunir les femmes de toutes les corporations afin de débattre de leurs problèmes et d’y chercher des solutions adéquates. Cette année, le thème de la Semaine nationale de la femme tchadienne est axé sur la lutte contre la mortalité maternelle, les violences faites aux femmes et la promotion de l’entreprenariat féminin. Ce sont des questions cruciales à l’épanouissement de la femme tchadienne.

Mais comment la femme tchadienne appréhende-t-elle la journée de la femme ?

C’est à ce niveau que se pose un problème. La plupart des femmes s’arrêtent à la dimension festive de la journée de la femme. Habits, soirées récréatives et autres activités folkloriques. Pourtant, il y a un réel manque à gagner si les femmes peuvent se mettre ensemble et discuter de ce thème très d’actualité au Tchad.

 En effet, beaucoup de femmes meurent lors de leur accouchement à cause de manquements divers. Certaines femmes refusent d’aller consulter pendant leur grossesse, ce qui augmente le risque de complications lors de l’accouchement. Ce qui place le Tchad parmi les trois derniers pays qui ont un taux de mortalité maternel très élevé (1 200 décès sur  100 000 naissances). D’autres, bien que suivies régulièrement, perdent la vie sur la table de l’accouchement à cause de la négligence de certaines sages-femmes. Certaines femmes ne viennent pas à l’hôpital parce que leur mari ne le veut. Elles acceptent de subir au point d’en mourir plutôt que de s’opposer à leur mari. Une des raisons qui m’amène à accuser les femmes de ne rien faire pour sortir de ce lot de souffrances dans lesquelles elles vivent. Les hommes disent souvent en rigolant que les femmes préfèrent qu’on les maltraite. Les femmes, par leur comportement, font croire qu’elles acceptent les souffrances et les humiliations parce qu’elles sont femmes. Vraiment déplorable !

Aussi, beaucoup de femmes ayant un statut social un peu plus élevé que d’autres usent de leur pouvoir pour rabaisser les autres. Elles font tout leur possible pour empêcher d’autres femmes de s’épanouir. Ce qui crée un climat malsain au sein de la plupart des organisations féminines. Encore un manque à gagner pour le développement de la femme. Lors de la journée de la femme, la femme rurale, celle qui mérite plus d’attention est souvent oubliée ou marginalisée. C’est l’exemple du prix de pagne qui n’est pas du tout à la bourse de la femme rurale. Avec 10 000 elle pourrait avoir deux étoffes, et utiliser cet argent pour le prix d’un pagne, c’est hors de prix pour elle.

Je pense que les femmes doivent laisser le folklore qu’il y a autour de la journée de la femme pour s’investir dans le développement. Elles doivent s’assoir pour discuter sérieusement de leurs problèmes, qui, pour la plupart de temps, émanent de leur façon d’être ou de faire.

Si les femmes ne veulent plus se battre pour avoir de meilleures conditions de vie, de travail, d’éducation ou de santé, ce ne sont pas les hommes qui vont le faire pour elles.

Femmes, debout et à l’ouvrage, diraient les Tchadiens !